Sujet devenu majeur pour les banques centrales, car porteuse d’instabilité financière, l’enjeu du changement climatique suscite désormais toutes les attentions, y compris au plus haut niveau. C’est ainsi que Greentervention était présente à la conférence « Changement d’ère : réchauffement climatique et finance » du 13 décembre 2019 organisée par la Banque de France, en présence de François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France et Nicolas Hulot, ancien Ministre de l’environnement.

Cette conférence était l’occasion d’aborder les conditions de succès de cette transition énergétique, telles que le retour en force de la question du prix du carbone, un temps oublié dans le débat public. Autre piste d’action: l’absolue nécessité de coordination des politiques économiques (alors que les politiques énergétiques demeurent toujours aux mains des Etats en Europe), sans laquelle l’incitation des investisseurs, avec la proposition actuelle sur la taxonomie, serait vouée à l’échec. De même, la question des limites « planétaires » appelle une réponse coordonnée à ce niveau « global », qui se doit de transcender le jeu des intérêts nationaux et la realpolitik. Enfin, point de salut sans l’implication de l’ensemble des acteurs de la société, allant de l’individu aux entreprises, en passant par l’Etat et les collectivités locales, avec comme souci majeur la recherche de justice sociale, objectif souligné maintes fois par les intervenants.

Au-delà des enjeux techniques, cette conférence apportait, par touche, une petite lueur d’espoir : l’engagement important de la société civile, mais aussi le début de prise de conscience des entreprises et acteurs financiers pour… « regarder la réalité en face » ne peuvent qu’être encourageants, bien qu’encore insuffisants. Et si la transition énergétique n’était pas qu’une simple « injonction culpabilisatrice angoissante », mais devenait un véritable projet politique, réponse collective à la « crise de sens » ?